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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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repression
2 avril 2014

Notre-Dame-des-Landes / Nantes : Un camarade écroué suite aux comparutions immédiates mardi 1 avril 2014

Nantes. Jusqu’à un an de prison ferme après la manifestation anti-aéroport

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un homme de 23 ans à un an de prison ferme pour avoir confectionné et jeté des engins incendiaires contre les forces de l’ordre, en marge de la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 22 février dernier à Nantes.

Le prévenu, écroué à l’issue de l’audience, est sorti sous les cris et les pleurs d’un nombreux public venu soutenir les quatre personnes jugées ce mardi après-midi en comparution immédiate. Le tribunal a dû faire évacuer la salle.

Les trois autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à cinq mois ferme sans mandat de dépôt.


Publié par des larbins de la maison Poulaga (PresseOcean.fr, 1er avril 2014)

 


(…) L’un des prévenus a écopé d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour des jets de projectiles sur des policiers, sans ITT (interruption temporaire de travail), et « fabrication d’engin explosif artisanal », en l’occurrence des canettes fumigènes. Des faits pour lesquels le parquet avait notamment requis six mois de prison et un mandat de dépôt, en raison du casier judiciaire du prévenu.

Deux autres jeunes hommes, âgés de 20 à 30 ans, ont été condamnés sans mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Nantes, à des peines de quatre mois de prison ferme pour le premier et de deux mois de prison ferme avec révocation d’un sursis de deux mois, pour le second. Ils étaient poursuivis, l’un pour dégradations et vols en récidive commis dans les locaux de la TAN, les transports en commun de Nantes, et l’autre pour des jets de pierres sur des policiers. Le quatrième prévenu, âgé de 53 ans, poursuivi pour violences sur des policiers sans ITT, a écopé de quatre mois de prison avec sursis. Au total, sept personnes interpellées lundi à Nantes ont été convoquées devant la justice.

Deux mineurs seront déférés devant le juge des enfants pour des faits de violences sur les forces de l’ordre — des jets de bouteille et de pavés — et dégradations d’un local Vinci, le groupe concessionnaire du futur aéroport. Le dernier individu se verra délivrer une convocation par un officier de police judiciaire aux fins de comparaître ultérieurement devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences par jets de pétards contre les forces de l’ordre. (…)


Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via Liberation.fr, 1er avril 2014)

cf : Jura Libertaire

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25 février 2014

Manifestation du 22 février 2014 à Nantes

Manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes

filmée par Rennes TV

18 février 2014

L'Espagne s'embrase

Février 2014, l'Espagne s'embrase : Multiples manifestations et répression dans le silence des médias français...

voir l'article ICI !

4 février 2013

[Turin - Procès aux No TAV] Les inculpés abandonnent la salle d’audience. La police charge les manifestants…

Posted on 1 février 2013 by notavfrance

Ce matin, à Turin, dans la salle-bunker de la prison de Valette, a commencé la nouvelle audience du procès aux 52 No TAV accusés d’avoir participé aux journées de lutte du 27 juin et du 3 juillet 2011. Quelques minutes avant le commencement du procès les inculpés ont abandonné la salle après avoir lu un communiqué, malgré les protestations du juge.


Voici le communiqué indiquant les raisons de la résistance :

“La décision de faire déplacer le procès dans cette salle-bunker étant sur la droite ligne de la dernière vague de répression, soutenue et légitimée par une campagne médiatique qui vise à diaboliser le mouvement NO TAV, en essayant de l’affaiblir et de l’isoler des luttes qui traversent le pays.

En déménageant le siège du procès vous essayez de renfermer la lutte NO TAV dans le piège de la « dangerosité sociale » et de l’urgence.

Nous, au contraire, revendiquons les pratiques de notre lutte en réaffirmant les raisons qui nous poussent à résister et à nous opposer à ceux qui veulent imposer le TAV [TGV, N.D.T.] en militarisant le Val de Suse, avec une dévastation humaine, sociale et environnementale.

Nos raisons de lutter restent encore très vivantes, et votre choix de nous amener dans cette salle-bunker ne nous empêchera pas de les mener jusqu’au bout.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons tou(te)s choisi d’abandonner cette salle, en vous laissant seuls dans votre bunker.

Bas les pattes du Val de Suse ! Ora e sempre resistenza!”

Alors que les inculpés et le public dans la salle étaient en train de sortir du tribunal la police a fermé les portes, en empêchant ainsi à des dizaines de No TAV d’atteindre la sortie (la raison semble être que le juge a demandé à la police d’identifier ceux qui ont lu le communiqué).

Face aux protestations, la police n’a pas hésité à charger le rassemblement à l’extérieur du tribunal. Ci-dessous la vidéo:

Nous avions déjà souligné que la décision de déplacer ce procès dans une salle-bunker (réouverte après vingt ans de fermeture) a comme unique intention celle d’intimider et de criminaliser le mouvement No TAV aux yeux de l’opinion publique. Alors que la presse continue à produire quotidiennement des articles qui dénigrent ce mouvement et font l’éloge des avancements des travaux (ce qui n’est pas le cas), la réponse des inculpés et de tout le mouvement No Tav aujourd’hui est, une fois de plus, le rejet de toutes les accusations, en transformant une journée de triste répression en une journée de lutte. Nous rappelons également que, il y a deux jours, deux autres personnes ont été ajoutées à la liste des gens accusés d’avoir participé en août 2012 à l’occupation d’un bâtiment de la Geomont, une des entreprises responsable de la dévastation du Val de Suse!

Voir aussi : [Lyon-Turin] LTF compte commencer le percement du tunnel côté France

[Turin - Procès aux No TAV] Chronique de l’audience du 21 janvier

Dernière nouvelle : le Lyon-Turin passera finalement par Grenoble

Lyon-Turin : comment Hollande s’apprête à dépenser 11 milliards pour que les businessmen prennent le train

28 novembre 2012

Gênes G8 2001 : C'est l'Etat qui saccage. C'est le capital qui dévaste.

Brochure, Gênes, G8 2001Le 13 juillet 2012 le procès contre les manifestants inculpés lors des manifs du G8 à Gênes en 2001 s'est conclu par une sentence d'un siècle de taule.

Ce dossier à pour but de donner des informations sur ce procès et sur le climat dans lequel il s'est déroulé. Un procès où tout s'est joué autour du nouvel usage arbitraire et politique du délit de "dévastation et saccage" qui dorénavant accroît lourdement les possibilités de répression judiciaire "démocratique".

Ce dossier veut faire circuler la traduction d'extraits de différents textes et réflexions du mouvement après une condamnation qui oblige à se confronter, sans indulgence, à la répression étatique et à l'emprisonnement de camarades.

 

Cliquez sur l'image ou ci-après pour avoir le PDF de cette brochure.

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26 novembre 2012

La chasse aux roms est ouverte

 Cyril vs Maurice Vincent, Chasse aux roms (2012)net Cyril vs Maurice Vincent, Hollande (2012)net

Cyril vs Maurice Vincent, Momo (2012)net Cyril vs Maurice Vincent, Saint-Etienne ville propre (2012)net

Cyril vs Maurice Vincent, Saint-Etienne ville propre V2 (2012)net Cyril vs Maurice Vincent, Union 3 (2012)net

 Cliquez sur les images pour les récupérer en grand format

 

26 novembre 2012

Mauvaises Intentions

Revue mauvaises intentions n°03

Mauvaises Intentions N°03 : Il nous importe de partager des expériences et de construire un discours collectif et une solidarité la plus large possible face à la répression. Partager ses expériences, c’est aussi tenter de comprendre et d’expliquer certaines limites de l’antirépression qui reste un moment auquel il est difficile d’échapper.

SOMMAIRE

1/ Introduction

2/ Rappel des faits

    - chronologie rapide - révoltes du "CPE". La solidarité continue ! - extraits de la procédure antiterroriste

3/ Antirépression & luttes sociales

    - un pavé dans les rouages - travail, prison, travail - solidarité ! - danse avec l’état - contribution aux discussions sur la répression antiterroriste - briser ses liens...

4/ Temps judiciaire et techniques policières

    - garde à vue : manuel de survie en garde à vue - taule : texte d’un prisonnier du mitard de Bois d’Arcy - taule : lettre de Frank depuis la prison de La Santé - contrôle judiciaire : la prison à la maison - contrôle judiciaire : depuis notre chez nous carcéral - expertise psy : lettre à un expert psychiatre - adn : sur l’ADN – du sang, de la chique et du mollard - enquête : analyse d’un dossier d’instruction antiterroriste - antiterrorisme : face à l’outil antiterroriste

5/ Solidarité

    - actions de solidarité - caisses et collectifs de solidarité - émissions de radio anticarcérales

 

Revue mauvaises intentions n°02

Mauvaises Intentions N°02 : « Troubler gravement l’ordre public » Inutile de nous étendre ici sur les raisons d’un regain de tension : révoltes plus ou moins diffuses, grèves spontanées, mouvements sociaux qui débordent le cadre légal imposé... et pas seulement en France. Tout un chacun sent bien l’oppression quotidienne au travail, pour se nourrir, se loger. Aussi, maintenir le capitalisme nécessite pour ses gestionnaires d’exercer une pression de chaque instant sur ceux qu’ils exploitent : la Loi, le contrôle et la peur restent leurs meilleurs outils. Séparer. Isoler. Catégoriser. « Diviser pour mieux régner » sera toujours l’une des pratiques les plus efficaces du pouvoir. Son instrument de propagande, la presse, mène régulièrement des campagnes ciblées : révoltes, débordements, fait-divers, passent successivement sous le feux des projecteurs, sous la hargne du procureur, et, soi-disant avec le consentement populaire, doivent finir derrière les barreaux. Depuis quelques années, la figure du terroriste reprend du poil de la bête et, mondialement, cela fonctionne à merveille. En France, l’état place dans le « fourre-tout terroriste » tous ceux qui le menacent politiquement, que ce soit ceux qui souhaitent se substituer à lui (intégristes religieux, nationalistes...) ou ceux qui veulent l’abattre définitivement. L’irrationnel prend alors, dans l’imaginaire collectif, le dessus sur toute analyse politique. Un vieil épouvantail est agité depuis les élections présidentielles de 2007 : les « autonomes ». Police et médias accolent l’étiquette « mouvance anarcho-autonome », réduisant ainsi à un réseau organisé tout un ensemble diffus d’idées et de pratiques libératrices. Assumer la critique de l’état et du Capital en paroles et en actes impose, de fait, une confrontation physique et matérielle avec ces derniers. Chose qui paraît impossible à la plupart des gens et qui, si elle existe, ne peut être que le fruit d’une manipulation de la police, d’une théorie du complot, de petits écervelés ou encore de pratiques d’extrême droite... Autant d’explications repoussoirs et annihilantes pour affirmer que la critique en actes ne serait pas à la portée du commun des mortels. Ce qui renforce le sentiment d’impuissance généralisé. Rien d’étonnant à ce que l’état veuille fusionner ces deux peurs : peur du « terrorisme », peur des « anarchistes ». C’est à nouveau chose faite depuis quelques mois. Si l’idée de constituer ce dossier de presse nous est chère, c’est qu’il s’agit de démonter, une bonne fois pour toute, ce mécanisme qui incarcère directement un petit nombre et qui souhaite museler le plus grand nombre. Nous avons voulu compiler quelques articles de la presse bourgeoise largement inspirée des dires de la police et de la justice, ainsi que de plus nombreux textes, analyses, affiches... en réponse à la peur terroriste. Solidarité avec les camarades incarcérés ! Pas de peur qui tienne ! Rage et détermination !

 

SOMMAIRE

Retour sur les différentes arrestations et procédures

Lettres de l’intérieur

• Antiterrorisme : lettre d’Isa et Farid, les 2 de Vierzon. [p. 10] • Vues du délire antiterroriste, par Farid. [p. 11] • Pourquoi je me suis fait la malle – Lettre ouverte n°1 de Bruno. [p. 12] • Lettre d’Isa depuis la prison de Lille-Séquedin (mai 2008). [p. 13] • Lettre de Damien en prison à Villepinte. [p. 15] • Lettre de Juan depuis la prison de Rouen (octobre 2008). [p. 16] • Récit d’un mouvement à la maison d’arrêt des femmes de Rouen (juillet 2008), par Isa. [p. 17]

Luttes & Révoltes

• Briser les prismes de l’État. [p. 20] • Temps de chien. [p. 22] • Anarcho-autonome. [p. 24]

Adn

• Existe-t-il un gène de flic ? [p. 25] • Affiche “Crachez ici c’est pour nos fichiers”. [p. 26] • Expertise génétique, laboratoires & tribunaux. [p. 26]

Prisons pour étrangers

• Affiche “Rassemblement contre la machine à expulser à La Chapelle”. [p. 30] • Comme une prison qui brûle. [p. 30] • Affiche “Beau comme des centres de rétention qui flambent”. [p. 32] • Quand Vincennes a brûlé. [p. 33] • Liberté pour les inculpés de feu Vincennes ! [p. 35] • L’état isole, renforçons les liens ! [p. 35]

Sabotages

• Sur les sabotages de voies de chemin de fer. [p. 36] • Du sabotage considéré comme un des beaux arts. [p. 37] • La Caténaire qui cachait la forêt. [p. 38] • Antiterrorisme : la dépanneuse raconte ! [p. 42] • Un pavé dans les rouages. [p. 43]

Tactiques policières & judiciaires

• « Tactiques d’interrogatoires policiers ». [p. 46] • Directive de la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces (ministère de la Justice). [p. 49] • Le « cadeau » de la juge antiterroriste. [p. 50]

Solidarité

• Quelques réactions sur les comités de soutien de novembre. [p. 52] • Qu’est-ce que la solidarité ? [p. 54] • Chronologie des actions de solidarité [avril-décembre 2008]. [p. 55]

 

Revue mauvaises intentions n°01

Mauvaises Intentions n°01 : Marcuse : « L’ennemi est là en permanence, aussi menaçant en temps de paix qu’en temps de guerre [...] Il a sa place dans le système. C’est l’un de ses éléments de cohésion. »

sommaire

introduction

« Troubler gravement l’ordre public »

articles tirés de la presse bourgeoise

• L’extrême gauche radicale tentée par la violence. Le Figaro, 8 juin 2007. • Une jeune fille arrêtée pour l’attentat raté de la dépanneuse. Le Parisien, 30 janvier 2008. • Les RG s’inquiètent d’une résurgence de la mouvance autonome. Le Monde, 1er février 2008. • Entretien de Alliot-Marie : « Je veux mettre fin à la propagande terroriste ». Le Figaro, 1er février 2008. • Alliot-Marie voit Action Directe partout. Bakchich.info, 20 février 2008.

 textes, analyses, affiches...

• Fontenay-sous-Bois : 3 camarades mis en examen pour un fumigène dans le 94. Indymedia Nantes, 24 janvier 2008. • A propos des dernières arrestations... Indymedia Lille, 3 février 2008. • Arrestations dans le 94 pour un fumigène : quelques précisions... L’Envolée, février 2008. • Solidarité ! Indymedia Paris, 26 février 2008. Communiqué du collectif Kalimero Paris. • Appel du Front de Libération des Fumigènes. Indymedia Paris, 22 mars 2008. • « Noël en rétention, Pâques en prison ». Tract difusé lors de la manifestation du 5 avril 2008. • Paris : Récit du 5 avril, journée de solidarité avec les sans-papiers. Indymedia Paris, 7 avril 2008. • Chlorate entre autres choses. Indymedia Paris, 12 avril 2008. • Compte-rendu du rassemblement de soutien à Ivan et Bruno. Brassicanigra.org, 18 avril 2008. • Etat et terrorisme. Léon de Mattis, Indymedia Paris, 18 avril 2008. • Affiche « Qui sont les terroristes ? » Avril 2008. • Il n’y a pas que les clous qui soient tordus. Cnt-ait.info, 20 avril 2008. • Quelques propos sur l’outil anti-terroriste. Indymedia Grenoble, 20 avril 2008. • Lettre d’Ivan et Bruno. Indymedia Paris, 21 avril 2008. • Vive les mutineries dans les prisons pour mineurs, à Porcheville et ailleurs ! Indymedia Nantes, 10 mai 2008. • Prise d’antenne sur France Culture à l’Odéon. Indymedia Paris, 10 mai 2008. • Des nouvelles de l’instruction anti-terroriste de Vierzon. Indymedia Grenoble, 11 mai 2008.

annexes...

• Le terrorisme. Quelques éléments juridiques. • La chasse à l’autonome est ouverte ! Tract diffusé par Des prolétaires de Basse-Loire, mi-1979. • L’ennemi intérieur. Août 2004, Traduction d’une affiche turinoise publiée le 10 août 2004 sur le site italien anarcotico.net. • Compile classe… contre classe ! A-infos, mars 2008.

 

22 juin 2012

Manifestation de soutien aux anarchistes et aux autres prisonniers politiques en Turquie !

MARDI 26 JUIN 2012 A 18H30

AU TROCADERO, A PARIS

Halte à la répression en Turquie ! Turkiye'de ki Baskiya SON !

Libération des prisonnier-e-s anarchistes en grève de la faim depuis le 11/06/2012 et de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques !

Quelques jours après la manifestation du 1er mai à laquelle les anarchistes ont pris part, la police a perquisitionné et cassé plusieurs lieux alternatifs et arrêté 60 militant-e-s anarchistes. 51 ont été libéré-e-s quatre jours après mais 15 doivent encore passer en procès pour association terroriste. Ils et elles sont accusé-e-s d'appartenance à une organisation terroriste pour avoir été en possession d'un ouvrage de Kropotkine, retrouvé chez ces dernier-e-s. 9 d'entre elles et eux sont encore en prison à l'heure actuelle et six autres, dans d'autres villes (Izmir, Ankara etc.), ont depuis été arrêté-e-s, ce qui porte à 15 le nombre d'anarchistes emprisonné-e-s depuis le début du mois de mai. Depuis le 11/06/2012, 14 d'entre elles et eux ont entamé une grève de la faim, malgré des conditions d'encadrement sanitaire déplorables...

Cette opération s'inscrit dans un cadre plus large de durcissement de la répression, ces dernières années, contre les opposant-e-s au parti au pouvoir, l'AKP. Ce gouvernement, à la fois conservateur islamiste et néolibéral sur le plan économique, détruit l'environnement et les droits des travailleuses et des travailleurs, des femmes, des kurdes et des minorités ethniques et religieuses (halevis notamment) ou des minorités sexuelles (LGBTT). La situation des femmes, en particulier, devient de plus en plus problématique avec les menaces d'interdiction de l'avortement et l'augmentation des violences masculines (violence physique et harcèlement sexuel).

L'État turc mène une politique de terrorisme d'État, comme en témoigne le massacre perpétré à Roboski le 28 décembre 2011, au cours duquel 34 personnes dont 19 enfants ont été tuées lors d'un bombardement. Les militant-e-s sont emprisonné-e-s, torturé-e-s, agressé-e-s physiquement par des nervis fascistes manipulés par l'État turc ou par les forces de répression. Désormais, les lois antiterroristes de 1991 peuvent servir à enfermer toutes les opposant-e-s, sans procès, pendant plusieurs années. Plusieurs milliers de prisonnier-e-s politiques croupissent dans les prisons turques, dans l'isolement, pour leurs opinions politiques. C'est ce qui se passe pour les 15 anarchistes actuellement en prison depuis plus d'un mois. Les conditions de détention déplorables génèrent des conflits, les prisons sont surpeuplées (manque de lits notamment) et les militant-e-s vegan ou végétarien-ne-s ne peuvent respecter leur régime alimentaire. Afin de casser les solidarités à l'intérieur de la prison, l'Etat sépare les militants et militantes emprisonnées.

A l'extérieur, la solidarité s'organise à Istanbul. Solidarité politique avec des manifestations devant les prisons et une campagne de sensibilisation vers la population. Solidarité financière aussi pour soutenir le mouvement et aider les compagnes et compagnons en détention. Des actions de solidarité ont également eu lieu partout dans le monde, notamment en Allemagne, en Suisse et à Lyon.

Pour la libération immédiate et pour l'arrêt des poursuites contre les anarchistes et contre tou-te-s les prisonnier-e-s politiques en turquie ! manifestons le mardi 26 juin a 18h30 au Trocadero a Paris !

EYLEM 26 Haziran Sali, Saat: 18.30, Trocadero, Paris

à l'appel de la Coordination des Groupes Anarchistes, de l'Offensive Libertaire et Sociale, d'Alternative Libertaire Banlieue Nord-Ouest et Paris-Nord-Est, de la Fédération Anarchiste

4 janvier 2010

En Autriche: vague de répression et législation durcie

Le gouvernement autrichien vient de présenter un projet de loi visant à redéfinir la notion de « terrorisme » et à se doter d’un appareil de répression et de contrôle toujours plus développé. Ce nouveau projet devrait normalement entrer en vigueur en juin 2010 si le calendrier législatif est respecté.

En Autriche, ce n’est pas la prétendue mouvance anarcho-autonome qui fait figure de menace justifiant de mesures  liberticides mais ce sont les militant-e-s en faveur d’une reconsidération du statut éthique des animaux non-humains. Il faut dire que leur mouvement est capable de mobiliser des milliers de personnes, qu’il a obtenu de nombreuses victoires, comme l’interdiction des élevages en batterie sur tout le territoire ou l’interdiction du gavage dans plusieurs provinces, et qu’il représente une vraie menace pour les intérêts des industriels de l’agroalimentaire.

Le nouveau projet de loi s’inscrit dans un processus  de démantèlement des groupes qui a commencé en 2007 avec une campagne d’infiltration et de mises sur écoute pour aboutir en mai 2008 à une vague de perquisitions et d’arrestations dont la démesure n’a rien à envier au plateau de Millevaches : policiers encagoulés et équipés d’armes à feu, confiscation d’ordinateurs, livres et tracts, prise de l’ADN et des empreintes digitales par la force, etc.

Au final, dix personnes ont eu des charges retenues contre elles et ont  passé jusqu’à 104 jours en détention provisoire avant d’être libérées sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès qui commencera le 2 mars 2010. Cela risque d’être un procès spectaculaire qui devrait durer au moins 6 mois et peut-être une année durant lequel l’accusation a présenté 115 témoins à auditionner.

Le nouveau projet de loi anti-terroriste s’appliquera à l’ensemble de la société autrichienne et l’opposition à cette politique ainsi que la solidarité avec les inculpé-e-s doit s’étendre bien au-delà des groupes d’affinité politique animalistes. Il est prévu de sanctionner le fait de :

- s’exprimer, oralement ou par écrit, en soutien à une activité terroriste
- inciter à une activité terroriste
- enseigner à d’autres la réalisation d’une activité terroriste (10 ans de prison)
- être informé de la réalisation d’une activité terroriste (5 ans de prison)
- publier, en particulier sur Internet, tout ce qui peut être considéré comme des conseils en matière d’activité terroriste (2 ans de prison)
- télécharger sur Internet tout ce qui peut être considéré comme des conseils en matière d’activité terroriste (2 ans de prison)
- s’adresser en personne ou par courrier électronique, à au moins 30 personnes en soutien d’une activité terroriste (2 ans de prison)
- s’adresser en personne ou par courrier électronique à au moins 30 personnes en incitant à une activité terroriste
 
            Notons qu’une activité est notamment considérée comme « terroriste », s’il s’agit d’une infraction pénale qui perturbe gravement l’économie ou la perturbe légèrement mais sur une longue période, avec l’intention de faire pression sur quelqu’un pour qu’il fasse ou ne fasse pas quelque chose.

           Si vous commettez en Autriche une infraction considérée comme « terroriste », la sanction normale sera multipliée par 1,5. Par exemple, le même délit sera passible de 6 mois de prison et 10.000 euros d’amende pour un mobile crapuleux et sera passible de 9 mois de prison et 15.000 euros d’amende si le mobile est politique.

 

Merci à Martin Balluch pour son témoignage et à Françoise Degenne pour la traduction  dont je reprends les propos dans toute une partie de ce texte.

4 décembre 2009

Pourquoi nous cessons de respecter les contrôles judiciaires

L'arrestation de Christophe, le 27 novembre, marque un palier dans la bouffée délirante d'Etat que l'on nomme pudiquement "affaire de Tarnac". Sa mise en examen situe le point où une procédure ne se poursuit qu'afin de se sauver elle-même, où l'on inculpe une personne de plus dans le seul espoir de maintenir le reste des inculpations.

En fait de "premier cercle", Christophe appartient surtout au petit nombre de ceux avec qui nous discutons de notre défense. Le contrôle judiciaire qui voudrait, pour l'avenir, lui interdire de nous voir est l'aberration de trop ; c'est une mesure consciente de désorganisation de la défense, aussi. A ce point de torsion de toutes les notions du droit, qui pourrait encore exiger de nous que nous respections ces contrôles judiciaires et cette procédure démente ? A l'absurde nul n'est tenu. Il n'y a pas besoin de se croire au-dessus de la justice pour constater qu'elle est en dessous de tout. Au reste, une société qui se maintient par des moyens si évidemment criminels n'a de procès à intenter à personne.
La liberté sous contrôle judiciaire est le nom d'une sorte d'expérience mystique que chacun peut se figurer. Imaginez que vous ayez le droit de voir qui vous voulez, sauf ceux que vous aimez, que vous puissiez habiter n'importe où, sauf chez vous, que vous puissiez parler librement, au téléphone ou devant des inconnus, mais que tout ce que vous dites puisse être, un jour ou l'autre, retenu contre vous. Imaginez que vous puissiez faire tout ce que vous voulez, sauf ce qui vous tient à coeur. Un couteau sans manche auquel on a retiré la lame ressemble davantage à un couteau que la liberté sous contrôle judiciaire ne ressemble à la liberté.
Vous flânez sur un boulevard avec trois amis ; sous la plume des flics qui vous filochent, cela se dit : "Les quatre objectifs se déplacent en direction de..." Vous retrouvez après des mois de séparation un être qui vous est cher ; dans le jargon judiciaire, cela devient une "concertation frauduleuse". Vous ne renoncez pas, même dans l'adversité, à ce que toute amitié suppose de fidélité ; c'est évidemment une "association de malfaiteurs".
La police et sa justice n'ont pas leur pareil pour travestir ce qui tombe sous leur regard. Peut-être ne sont-elles finalement que cette entreprise de rendre monstrueux ce qui, aimable ou détestable, se comprend sans peine.
S'il suffit de ne se reconnaître dans aucune des organisations politiques existantes pour être "autonome", alors il faut bien admettre que nous sommes une majorité d'autonomes dans ce pays. S'il suffit de regarder les directions syndicales comme des traîtres avérés à la classe ouvrière pour être d'"ultragauche", alors la base de la CGT est présentement composée d'une série de dangereux noyaux d'ultragauchistes.
Nous désertons. Nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l'avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne chercherons pas à nous cacher. Simplement, nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu'il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste. Nous désertons la sorte de guerre privée dans laquelle la sous-direction antiterroriste voudrait nous engager à force de nous coller aux basques, de "sonoriser" nos appartements, d'épier nos conversations, de fouiller nos poubelles, de retranscrire tout ce que nous avons pu dire à notre famille durant nos parloirs en prison.
S'ils sont fascinés par nous, nous ne sommes pas fascinés par eux - eux que nos enfants appellent désormais, non sans humour, les "voleurs de brosses à dents" parce que, à chaque fois qu'ils déboulent avec leurs 9 mm, ils raflent au passage toutes les brosses à dents pour leurs précieuses expertises ADN. Ils ont besoin de nous pour justifier leur existence et leurs crédits, nous pas. Ils doivent nous constituer, par toutes sortes de surveillances et d'actes de procédure, en groupuscule paranoïaque, nous, nous aspirons à nous dissoudre dans un mouvement de masse, qui, parmi tant d'autres choses, les dissoudra, eux.
Mais ce que nous désertons d'abord, c'est le rôle d'ennemi public, c'est-à-dire, au fond, de victime, que l'on a voulu nous faire jouer. Et, si nous le désertons, c'est pour pouvoir reprendre la lutte. "Il faut substituer au sentiment du gibier traqué l'allant du combattant", disait, dans des circonstances somme toute assez semblables, Georges Guingouin (Résistant communiste).
Partout dans la machine sociale, cela explose à bas bruit, et parfois à si bas bruit que cela prend la forme d'un suicide. Il n'y a pas un secteur de cette machine qui ait été épargné dans les années passées par ce genre d'explosion : agriculture, énergie, transports, école, communications, recherche, université, hôpitaux, psychiatrie. Et chacun de ces craquements ne donne, hélas, rien, sinon un surplus de dépression ou de cynisme vital - choses qui se valent bien, en fin de compte.
Comme le plus grand nombre aujourd'hui, nous sommes déchirés par le paradoxe de la situation : d'un côté, nous ne pouvons pas continuer à vivre comme cela, ni laisser le monde courir à sa perte entre les mains d'une oligarchie d'imbéciles, de l'autre, toute forme de perspective plus désirable que le désastre présent, toute idée de chemin praticable pour échapper à ce désastre se sont dérobées. Et nul ne se révolte sans perspective d'une vie meilleure, hormis quelques âmes sympathiquement désespérées.
L'époque ne manque pas de richesse, c'est plutôt la longueur du souffle qui lui fait défaut. Il nous faut le temps, il nous faut la durée - des menées au long cours. Un des effets principaux de ce qu'on appelle répression, comme du travail salarié d'ailleurs, c'est de nous ôter le temps. Pas seulement en nous ôtant matériellement du temps - le temps passé en prison, le temps passé à chercher à faire sortir ceux qui y sont -, mais aussi et d'abord en imposant sa propre cadence. L'existence de ceux qui font face à la répression, pour eux-mêmes comme pour leur entourage, est perpétuellement obnubilée par des événements immédiats. Tout la ramène au temps court, et à l'actualité. Toute durée se morcelle. Les contrôles judiciaires sont de cette nature, les contrôles judiciaires ont ce genre d'effets. Cela va bien ainsi.
Ce qui nous est arrivé n'était pas centralement destiné à nous neutraliser nous, en tant que groupe, mais bien à impressionner le plus grand nombre ; notamment ceux, nombreux, qui ne parviennent plus à dissimuler tout le mal qu'ils pensent du monde tel qu'il va. On ne nous a pas neutralisés. Mieux, on n'a rien neutralisé du tout en nous utilisant de la sorte.
Et rien ne doit plus nous empêcher de reprendre, et plus largement sans doute, qu'auparavant, notre tâche : réélaborer une perspective capable de nous arracher à l'état d'impuissance collective qui nous frappe tous. Non pas exactement une perspective politique, non pas un programme, mais la possibilité technique, matérielle, d'un chemin praticable vers d'autres rapports au monde, vers d'autres rapports sociaux ; et ce en partant des contraintes existantes, de l'organisation effective de cette société, de ses subjectivités comme de ses infrastructures.
Car c'est seulement à partir d'une connaissance fine des obstacles au bouleversement que nous parviendrons à désencombrer l'horizon. Voilà bien une tâche de longue haleine, et qu'il n'y a pas de sens à mener seuls. Ceci est une invitation.

Aria, Benjamin, Bertrand, Christophe, Elsa, Gabrielle, Julien, Manon, Mathieu et Yildune sont les dix personnes mises en examen dans l'affaire dite "de Tarnac".

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