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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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27 mars 2009

Collectif Mary Read

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27 mars 2009

Concert de "L'Angle Mort", au Fil, à Saint-Etienne

Concert de "L'Angle Mort"

au Fil (20 boulevard Thiers, plaine-achille, 42000 Saint-Etienne)

samedi 28 mars 2009 à 20h*

l_angle_mort_site_internet02pte

L'Angle Mort par Acontresens :

    "Ici la périphérie est au centre, et des territoires libérés s’inventent" Pour créer des angles qui se dérobent au pouvoir, tout est question de positions et de jonctions. Plus qu’une fusion ou qu’un carrefour de genres périphériques, L’Angle mort est un nouveau centre. Un épicentre. Des guitares et une batterie nerveuses et fracturées comme démonstration de puissance, des mots traqués et s’élevant à la hauteur du soulèvement. Zone Libre, groupe instrumental composé de Serge Teyssot-Gay, Marc Sens et Cyril Bilbeaud, rencontre Hamé (La Rumeur) et Casey, fers de lance d’un rap mêlant depuis toujours l’insurrectionnel à l’intime.

    Le premier projet de Zone Libre, Faites vibrer la chair, exprimait bien cette dimension épidermique, charnelle d’une musique plongée dans la violence de son époque, partant du corps individuel vers le corps social. Casey, plume unique par sa complexité rimique et son ressassement novateur, voix-poignard et obsédante, est l’incarnation même des douleurs et de la haine qui habitent tous ses textes trempés dans les angles morts qui l’ont vu naître. Avec La Rumeur, Hamé a su construire l’exemple même d’un rap politique, complexe parce que conflictuel, traîné devant les tribunaux par l’Etat et bâtissant sa citadelle de création résistante. Emergeant de ce brasier à fleur de nerfs, L’Angle mort est un point d’impact. Le témoin d’une histoire, d’un climat, et de lendemains que l’on craint comme on les souhaite.

    Une balise en flammes pour l’intifada qui vient.

Première partie : Collectif Mary-Read

    Hip-Hop rouge et noir né à l’ombre des puits de mine de Saint-Etienne et Montceau-les-mines. Le groupe est composé de 3 MC’s Calavera, Mina et Nergal et de DJ Pliz. Les textes abordent les thèmes des frontières, de la société de contrôle, de la prison, des luttes féministes, de l’antifascisme, le tout accompagné de la logique flibustière de Mary Read et Anne Bonny, les premières femmes pirates.

 

Logo_maryread

* L'Angle Mort et Mary Read apportent leur soutien à Julien Coupat (toujours en prison depuis le 11 novembre), mais aussi bien sûr à tous les inculpés des lois anti-terroristes (Farid, Damien, Bruno, Isa, Yldun, et beaucoup d'autres, qu'ils ou elles soient de Tarnac, de Villiers-le-bel ou d'ailleurs). Nous exigeons toujours la libération de tous ces prisonniers, et la fin sans condition des mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

21 mars 2009

Message d'Ivan

    Aux camarades et amis,

    J’étais convoqué mercredi avec la prison garantie à la fin de l’interrogatoire. Je veux vous adresser quelques mots au moment où je suis contraint de disparaître, à chavirer le cours de ma vie, engluée au TGI de Paris. C’est la veille du jours où je pensais voir mon CJ descendre d’un cran, important, celui de l’assignation à résidence, que j’ai appris que des rapports de police bidonnés me signalaient à des manifs et rassemblements de solidarité avec Farid (surnom), réincarcéré depuis hier mercredi 11 à la Santé. Les procureurs voulaient nous voir enfermés tout comme la juge d’instruction qui nous avait promis la taule à la prochaine infraction de CJ. J’ai choisi de leur échapper.

    Que dire de cet acharnement, sinon que le CJ au-delà de tenir à disposition de la Justice, leur permet de sanctionner bien au-delà des faits jusqu’à nos attitudes. Et les juges d’argumenter sur la base de commentaires psychanalysant d’une assistante sociale à la fonction de contrôle ainsi explicitée :

    Que c’est de ne pas avoir renoncé à participer aux luttes qui nous traversent que la Justice se venge.

     Qu’aussi, les juges antiterro cherchent à tout prix des éléments pour justifier que nous figurions, avec mes co-mis en examen, dans une même association de malfaiteurs malgré l’absence de faits à nous reprocher en commun, et faire exister la figure de "l’anarcho-autonome". Et faire peser la menace d’une répression sans frein sur tous ceux qui se battent.

    C’est avec autant de joie que de douleur que je me soustrais à la fois à leur décision et à la vie que je menais. Je ne compte pas me cacher trop longtemps, ni même trop me cacher.

    A bientôt.

Yvan

Rappel des faits : Depuis janvier 2008, sept personnes sont mises en examen dans le cadre d’une instruction antiterroriste. Bruno, Ivan, Isa*, Farid*, Juan* (*surnoms) et Damien ont été successivement arrêté-e-s, mis-es en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", réunie au sein d’un groupe inventé par la police : la MAAF (Mouvance Anarcho-Autonome Francilienne.) Certains d’entre neux sont accusés de "transport et détention de produits incendiaires ou explosifs", d’autres de "tentative de destruction de bien". Bruno et Ivan ont fait quatre mois et demi de prison (en préventive de mi-janvier à début juin 2008.) Farid a fait un peu plus de quatre mois de prison (en préventive également de mi-janvier à fin mai 2008) Tous trois ont été placés à leur sortie sous contrôle judiciaire. Bruno a décidé, début juillet 2008, de se soustraire à ce contrôle et est toujours en fuite. Isa, également incarcérée en janvier 2008, a été libérée sous contrôle judiciaire le 10 février 2009, plus d’un an après... Son frère, Juan, a été incarcéré en juin 2008. Il se trouve actuellement à la prison de Bois d’Arcy. Damien est emprisonné à Villepinte depuis le mois d’août 2008. Tous deux sont en préventive et aucune date de procès n’est fixée.

Source : Soutien aux inculpés du 11 novembre

16 mars 2009

Lettre de 8 des 9 inculpés de l’affaire de Tarnac, à leurs juges.

    Voilà quatre mois que le feuilleton médiatico-judiciaire intitulé l’"affaire de Tarnac" ne cesse de ne plus vouloir finir. Julien (Coupat) va-t-il sortir à Noël ? Pour le Nouvel An ? Aura-t-il plus de chance vendredi 13 ? Non, finalement on le gardera encore un peu en prison, enfermé dans son nouveau rôle de chef d’une cellule invisible. Puisqu’il semble que quelques personnes aient encore intérêt à faire perdurer cette mascarade, même au-delà du grotesque, il va nous falloir endosser, encore une fois, le rôle que l’on nous a taillé ("les 9 de Tarnac"), pour un nécessaire éclaircissement collectif. Alors voilà. ...

    Primo. Pendant que des journalistes fouillaient jusque dans nos poubelles, les flics reluquaient jusqu’à l’intérieur de nos rectums. C’est assez désagréable. Depuis des mois vous ouvrez notre courrier, vous écoutez nos téléphones, vous traquez nos amis, vous filmez nos maisons. Vous jouissez de ces moyens. Nous, les neuf, nous les subissons, comme tant d’autres. Atomisés par vos procédures, neuf fois un, alors que vous, vous êtes toute une administration, toute une police et toute la logique d’un monde. Au point où nous en sommes, les dés sont un peu pipés, le bûcher déjà dressé. Aussi, qu’on ne nous demande pas d’être beaux joueurs.

    Deuzio. Bien sûr vous avez besoin d’"individus", constitués en "cellule", appartenant à une "mouvance" d’une fraction de l’échiquier politique. Vous en avez besoin, car c’est votre seule et dernière prise sur toute une part grandissante du monde, irréductible à la société que vous prétendez défendre. Vous avez raison, il se passe quelque chose en France, mais ce n’est certainement pas la renaissance d’une "ultragauche". Nous ne sommes ici que des figures, qu’une cristallisation somme toute plutôt vulgaire d’un conflit qui traverse notre époque. La pointe médiatico-policière d’un affrontement sans merci que mène un ordre qui s’effondre contre tout ce qui prétend pouvoir lui survivre. Il va sans dire qu’à la vue de ce qui se passe en Guadeloupe, en Martinique, dans les banlieues et les universités, chez les vignerons, les pêcheurs, les cheminots et les sans-papiers, il vous faudra bientôt plus de juges que de profs pour contenir tout ça. Vous n’y comprenez rien. Et ne comptez pas sur les fins limiers de la DCRI pour vous expliquer.

    Tertio. Nous constatons qu’il y a plus de joie dans nos amitiés et nos "associations de malfaiteurs" que dans vos bureaux et vos tribunaux.

    Quarto. S’il semble aller de soi pour vous que le sérieux de votre emploi vous amène jusqu’à nous questionner sur nos pensées politiques et sur nos amitiés, nous ne nous sentons pas, quant à nous, le devoir de vous en parler. Aucune vie ne sera jamais absolument transparente aux yeux de l’Etat et de sa justice. Là où vous avez voulu y voir plus clair, il semble plutôt que vous ayez propagé l’opacité. Et l’on nous dit que, désormais, pour ne pas subir votre regard, ils sont toujours plus nombreux ceux qui se rendent à des manifestations sans téléphone portable, qui cryptent les textes qu’ils écrivent, qui font d’habiles détours en rentrant chez eux. Comme on dit : c’est ballot.

    Quinto. Depuis le début de cette "affaire", vous avez semblé vouloir accorder beaucoup d’importance au témoignage d’un mythomane, aussi appelé "sous X". Vous vous obstinez, c’est courageux, à accorder un peu de foi à ce ramassis de mensonges, et à cette pratique qui a fait l’honneur de la France il y a quelques décennies - la délation. C’en serait presque touchant, si ça ne conditionnait pas l’accusation de chef à l’encontre de Julien, et donc son maintien en détention. Si ce genre de « témoignage » ne justifiait pas des arrestations arbitraires – à l’occasion, par exemple, de quelques balles envoyées par la Poste, ou sur la police, dans l’Hérault, ou à Villiers-le-bel.

    Enfin, étant entendu que la marge de liberté qu’il nous reste est désormais fort réduite, que le seul point à partir duquel nous pouvons nous soustraire à votre emprise réside dans les interrogatoires auxquels vous nous soumettez à intervalles réguliers. Que Julien s’est déjà vu refuser quatre demandes de remise en liberté. Qu’il est notre ami. Qu’il n’est rien de plus que ce que nous sommes. Nous décidons qu’à partir de ce jour, dans l’héroïque tradition d’un Bartleby, "nous préférerons ne pas". En gros, nous ne vous dirons plus rien et cela jusqu’à ce que vous le libériez, jusqu’à ce que vous abandonniez la qualification de chef pour lui et de terrorisme pour nous tous. En résumé, jusqu’à ce que vous abandonniez les poursuites.

    Pour tous ceux qui, là où ils sont, se battent et ne se résignent pas. Pour tous ceux que le ressentiment n’étouffe pas et qui font de la joie une question d’offensive. Pour nos amis, nos enfants, nos frères et nos soeurs, les comités de soutien. Pas de peur, pas d’apitoiement. Pas de héros, pas de martyrs. C’est précisément parce que cette affaire n’a jamais été juridique qu’il faut transporter le conflit sur le terrain du politique. Ce que la multiplication des attaques d’un pouvoir toujours plus absurde appelle de notre part, ce n’est rien d’autre que la généralisation de pratiques collectives d’autodéfense partout où cela devient nécessaire.

    Il n’y a pas neuf personnes à sauver mais un ordre à faire tomber.

Aria, Benjamin, Bertrand, Elsa, Gabrielle, Manon, Matthieu, Yldune sont, avec Julien Coupat, mis en examen dans l’"affaire de Tarnac".

(Publié aussi dans le journal Le Monde, du 17 mars).

16 mars 2009

Appel du printemps 2009 : Grève générale pour de vrai, à partir du 19 mars on ne travaille plus, on arrête tout...

Bonjour à tous les insoumis et les révoltés,

Contre le mépris de ceux qui nous gouvernent,

Contre l'Etat et les banques qui nous font payer leur crise,

Contre les réformes du gouvernement qui privatisent les services publics,

Contre l’ennui qui nous rend impuissant,

Contre la misère qui se répend partout,

Contre la peur du flic et de l’avenir qui paralyse nos contestations,

Contre le système capitaliste qui nous isole, qui privatise nos corps et nos vies et qui achève de détruire les derniers réseaux de solidarités,

Contre le travail salarié qui nous brise et nous asservit,

Contre le pouvoir de l’argent qui nous sépare,

Il faudra bien un jour que le monde change…

A partir du 19 mars on arrête tout, grève générale pour de vrai.

Un mois et demis après le 29 janvier, les syndicats appellent à une nouvelle journée de manifestation le 19 mars. Ils l’appellent « Grève générale » et c’est encore un mensonge de plus.

Alors diffusons partout cet appel :

Appel du printemps 2009 : Grève générale pour de vrai, à partir du 19 mars on ne travaille plus, on arrête tout…

Parlons-en avec nos amis, nos familles, nos collègues de travail, dans les bistrots, dans la rue et les jardins publics. Fabriquons des banderoles pour suspendre cet appel à nos fenêtres, sur les ponts, les passerelles, en haut des tours, des arbres et des collines. Taguons-le directement sur les murs de nos villes, sur les trains, les trams et les métros. Envoyons ce message sur Internet, par SMS et jetons des bouteilles à la mer…

Rendez-vous le lendemain du 19 mars avec rage et courage.

Amicalement,

Des étudiant.e.s grévistes de Saint-Etienne (en grève depuis 2 mois contre la casse de l'université et de la recherche)

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16 mars 2009

Sur les facs, créons des comités de lutte

Texte en circulation sur la fac du Mirail à Toulouse

    Nous ne souhaitons pas lutter contre une énième réforme mais bien contre le marché qui étend son emprise sur nos facs et sur nos vies. Nous combattons une logique -- celle du capitalisme et non son image médiatique, la réforme gouvernementale -- considérant qu'une lutte particulière contre un gouvernement particulier constitue une impasse. Nous ne voulons pas plus "sauver notre éducation", celle-ci est morte et enterrée. Nous ne perdrons pas notre cohérence, notre temps et notre énergie à vouloir sauver le cadavre de l'université bourgeoise.

    En analysant les différentes expériences de luttes passées, nous tirons un bilan clair. En premier lieu nous constatons l'impuissance des Assemblées Générales à être de véritables lieux de débats : elles ont le don de fatiguer et d'irriter les personnes désirant lutter, quant aux réactionnaires elles leur fournissent sans cesse de la matière à casser le mouvement. Ces assemblées monstres tendent à confisquer au lieu de "libérer la parole" au profit des seuls professionnels de la luttes, syndiqués ou non.

    Il est clair que ces assemblées doivent rester le lieu des décisions collectives, néanmoins il apparaît essentiel que les décisions se prennent au terme des débats. Pour permettre une conscientisation collective favorable à la lutte, nous pensons qu'il faut rassembler les individus dans des comités à taille humaine.

    Ces structures ce sont les comités de base : par département ou simplement par affinité. Chacun peut ensuite se rendre à l'AG en faisant remonter les idées, propositions, décisions prises à la base.

    L'avenir des luttes est dans l'auto-organisation de telles structures. Des expériences similaires ont déjà vu le jour, il ne tient qu'à nous d'amplifier le mouvement.

    Constituons dès maintenant des groupes affinitaires et des groupes de résistance populaire autonome afin de ne pas se perdre dans l'anonymat des ces assemblées monstres où seuls les syndicats de tout bord monopolisent le micro !

    Pour une autogestion de la fac, de nos luttes et de nos vies !

Des étudiants de l'Université de Toulouse - Le Mirail

13 mars 2009

Encore un déni de justice !

    Cette fois encore, la chambre de l'instruction a rejeté la demande de remise en liberté effectuée par Julien Coupat, honteusement inculpé pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Il va donc rester en détention à la prison de la Santé, où il est enfermé depuis quatre mois. Selon les propos de Me Irène Terrel, son avocate, "...il s'agit d'un déni de justice, d'un déni des principes du droit" [...], Julien Coupat est "le bouc émissaire d'un fiasco judiciaire", Et c'est le moins qu'on puisse dire, en effet, face à l'acharnement politico-judiciaire dont il est l'objet.

    La lutte continue, nous n'oublierons pas les prisonnières et les prisonniers pendant la grève générale et l'insurrection qui vient.

Comité Stéphanois contre les lois anti-terroristes et la civilisation spectaculaire-marchande

13 mars 2009

Le coup de bâton de la juge anti-terroriste : Farid à la santé (11 mars 2009)

Mercredi 11 mars, Ivan et Farid ont été convoqué devant les juges d’instruction pour une audition sur l’instruction en cours. Mais surtout, il s’agissait pour le parquet et aux juges de demander leur réincarcération sous prétexte qu’ils seraient en récidive de violation de contrôle judiciaire ( voir "le "cadeau" de la juge anti-terroriste : durcissement du contrôle judiciaire d’Ivan et Farid" sur http://nantes.indymedia.org/article/14975... . Les flics les auraient vu ensemble à certains rassemblements en solidarité avec Isa (incarcérée à ce moment-là). Leur contrôle judiciaire leur interdisait « d’entrer en contact de quelque manière que ce soit ». Le Juge des Libertés et de la Détention M. Maton a donc suivi les réquisitions du procureur. Et, Farid a été amené à la prison de la Santé dans la soirée. Ivan, quant à lui, ne s’est pas présenté à sa convocation. (lire la suite sur indy grenoble) Voir en ligne : http://grenoble.indymedia.org/2009-03-12-Le-coup-de-baton-de-la-juge-anti-...

Source : http://www.soutien11novembre.org/

13 mars 2009

Procès, et soirée de soutien, des personnes arrêtées lors des manifestations du mois de janvier 2009

    Souvenez-vous. Au mois de janvier, lors des journées contre l’antiterrorisme ont eu lieu deux manifestations. L’une le 24, à Barbès, l’autre le 31, devant la prison de la Santé.

    Encore une fois, car c’est une vieille habitude prise par la police française, des personnes ont été arrêtées de manière arbitraire, avant même le départ de la manif’ dans un cas, lors de la dispersion dans l’autre. L’une des personnes arrêtées le 31 janvier (dans le RER), passera en procès le 31 mars, devant la 23e chambre du tribunal de Paris. Les personnes arrêtées le 24 mars passeront en procès le 8 juin, devant cette même chambre.

    Enfin, à la CIP (quai de charente, Paris XIXe) une soirée est organisée en solidarité avec ces arrêtées (et pour questionner le dispositif répression-anti-répression - soutenir ceux qui ont soutenu celles qui ont soutenu, ....).

Source : http://www.soutien11novembre.org/

9 mars 2009

Communiqué à l'adresse des grévistes de l'outre mer

    Aux grévistes de l'outre mer, fraternellement :

    Les populations des anciennes colonies françaises subissent depuis des années une exploitation plus odieuse encore que celle qui sévit sur nos têtes métropolitaines. Ce ne sont pas seulement les békés, ces héritiers des grandes familles colonialistes du passé, qui soumettent durement les peuples de l'outre mer aux lois scélérates du règne capitaliste, puisqu'aussi bien l'État français et les industriels qui l'accompagnent n'ont jamais cessé de traiter ces départements et territoires comme de simples protectorats, où chacun devra être à la fois corvéable(1) à merci et consommateur de produits métropolitains surtaxés. A l'évidence, si un réel partage des richesses n'existe réellement nulle-part dans le monde, l'outre mer français s'en voit privé plus encore au moins que ne l'est la métropole. Dépossédés de l'essentiel de leurs terres, ses habitants se sont vus contraints en même temps de n'y plus rien cultiver d'autres que la banane(2), ou presque. Or une telle contrainte les condamne invariablement à importer la quasi totalité des produits de première nécessité, et à les payer à vils prix, comme nous le disions devant ça. La vie chère combattue par les grévistes concerne bel et bien principalement la nourriture, et non les diverses babioles plus ou moins technologiques qui envahissent inlassablement les temples de la marchandise.

    Toutefois, le coût élevé de la survie en outre mer n'est pas l'unique difficulté soulevée par les grévistes. Quoi qu'en dise les médias de la métropole, la discrimination raciale reste un problème majeur sur ces territoires. Il est en effet patent que la « population noire » y subit une relégation sociale nettement plus importante que la « blanche » : sous-payée, dépossédée des ses terres, écartée de la presque totalité des centres de décisions, déplacée vers la métropole suivant les nécessités et exigences de celle-ci, toujours plus amputée de sa propre culture par les métastases d'une inique marchandisation de tout(3), cette population est renvoyée à sa propre négation – aussi a-t-elle joliment commencé de ne plus l'accepter.

    En dépassant l'égoïsme, en sortant des corporatismes et des catégories stupides où la domination spectaculaire-marchande les enfermait, les peuples de l'outre mer ont montré la voie. Les manipulations médiatiques, gouvernementales et policières n'y changeront plus rien. Par les efforts et les sacrifices qu'ils ont consentis, parfois pendant plus d'un mois, les françaises et français grévistes de l'outre mer nous ont rendu cette essentielle dignité dont des années de fatalisme nous avaient dépossédé. Ils nous ont démontré qu'un mouvement massif et durable pouvait encore offrir de nombreuses victoires sociales, puisque la plupart de leurs exigences ont fini par trouver des réponses favorables – même s'il reste à ce qu'elles soient appliquées. Il s'agit là pour nous, habitants de la métropole, d'un véritable message d'espoir. Nous les en remercions ici, et c'est encore trop peu. Sans vouloir écarter la spécificité de leur situation, nous avons aussi nos Békés et exploiteurs de toutes sortes, et la grandeur de leur lutte ne peut que nous encourager à la poursuivre ici et maintenant. Nul à présent ne pourra plus ni leur faire ni nous faire accroire que nos propres destins doivent toujours nous échapper en étant déposés entre les mains de quelques régnants pseudo-représentatifs. Il y a quelques mois seulement, Sarkozy affirmait encore sans sourciller mais en clignant de l'œil que lorsqu'il y aurait des grèves en France, personne n'en remarquerait plus l'existence. Or si une telle affirmation avait bel et bien pour elle de rassurer la frange la plus réactionnaire de son électorat, nous pouvons dire aujourd'hui grâce aux « ultra-marins »*, et quant à nous sans cligner de l'œil, qu'elle n'avait guère pour elle que cela : ces dernières semaines aux Antilles l'ont définitivement montré en reléguant pour longtemps aux oubliettes de l'Histoire cette cynique prétention sarkozienne, et nous en sommes ravis. Aussi souhaitons-nous manifester par ce communiqué notre inconditionnel soutien à tous ceux qui ont lutté en Guadeloupe et en Martinique, ou qui luttent encore à la Réunion, en Guyane, et ailleurs. Que l'État français ait trouvé bon d'envoyer 3500 policiers en Guadeloupe, par exemple, après avoir tenté dans un premier temps de laisser pourrir la situation(4), montre assez vers quelle violence il est prêt à s'engager lorsqu'il sent peser une menace sur l'industrie libérale dans son ensemble ; mais les guadeloupéens ont montré à leur tour, par leur détermination, qu'il était toujours encore possible de se battre pour une vie plus décente et plus digne, et d'emporter quelques victoires. En sorte que nous appelons tous les grévistes de l'outre mer à continuer la lutte, non seulement pour obtenir plus encore en ce qui concerne la survie, mais pour s'employer à créer une vie plus poétique qui reléguerait au loin le néant des seules relations marchandes. Nous réitérons ici l'affirmation de notre soutien inconditionnel, et nous nous engageons de notre côté à tout faire pour qu'en métropole aussi s'engage une vaste lutte : le mois de mai 1967 en Guadeloupe, qui s'était vu réprimé dans le sang, avait précédé celui de 1968 en métropole. Souhaitons qu'il en aille de même dans les jours prochains, sur une plus grande échelle et avec la victoire au bout.

    Le monde entier est un Béké-Land, il nous appartient d'en sortir tous ensemble, par le haut et radicalement.

Communiqué commun du collectif des étudiantes & étudiants en grève de l'université Jean Monnet à Saint-Étienne (42) et du comité stéphanois contre les lois anti-terroristes et la civilisation spectaculaire-marchande

Notes :

1 – Le fait que le taux de chômage soit très élevé dans ces territoires – près de 50% de chômeurs chez les jeunes guadeloupéens, par exemple – rend la mise en place d'une telle exploitation plus facile encore. Nous savons bien que les capitalistes n'aiment rien tant qu'être en présence d'une grande armée salariale de réserve (les chômeurs), sans laquelle ils ne seraient guère en mesure de maintenir longtemps les salaires des travailleurs au plus bas.

2 – Notons que cette mono-culture s'avère être aussi un désastre écologique, en particulier au regard du fait que la banane est un fruit qui ne supporte pas longtemps d'être exploité industriellement - en quoi d'ailleurs nous lui reconnaîtront un certain savoir-vivre. En effet, les bananes produites ainsi finissent par attraper de graves maladies, telles que la cercosporiose noire ou la maladie de panama qui exigent l'emploi d'une grande quantité de fongicides pour être évités, quand cela demeure possible.

3 – L'annihilation des cultures et des particularismes locaux est l'un des moyens qu'emploie pleinement le capitalisme pour détruire les fraternités et les solidarités qui pourraient çà et là lui résister. La « culture marchande », pour le dire simplement, provoque immanquablement une individualisation égoïste et sans phrase qui nie paradoxalement toutes les singularités et laisse chacun à l'isolement, sans identité, sinon celle d'être soi-même à la fois une entreprise et la marchandise qu'elle doit produire et vendre sur le marché : ici nul ne reconnaîtra plus ses frères, tous devront universellement se nier.

4 – La tactique consistant à laisser « moisir » une situation de crise, jusqu'à ce qu'elle s'essouffle, est devenue fort courante en ces temps désastreux. Le cynisme de Sarkozy lui est étroitement lié – qu'espère-t-il d'autre en effet que cet essoufflement quand il fait tout pour que les diverses crises existantes restent invisibles aux yeux du plus grand nombre. Les grèves étudiantes actuelles, par exemple, sont confrontées à cette même tactique du pouvoir qui les laisse presque entièrement ignorées du reste de la population.

* Ultra-marins : Habitants de l'outre mer.

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