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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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23 novembre 2018

Le Dieu rond (Gille est jaune ?)

« Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes » (un journaliste de BFM-TV)

paru dans lundimatin#166, le 21 novembre 2018

Gilets jaunes motards

Olivier Long est peintre et maître de conférence à la Sorbonne, il s’est rendu à la mobilisation des gilets jaunes sur le périphérique parisien puis à la tentative avortée de prendre d’assaut l’Élysée. Il nous raconte cette journée surprenante.

(Merci à Serge D’ignazio de nous avoir laissé utiliser ses photos.)

Au commencement règne le Dieu. Le Dieu a la forme d’une sphère, elle exclut la Haine. La Haine est au dehors, ce qui permet au Dieu de savourer sa vie tranquille. Mais voilà que sans crier gare (et surtout sans prévenir personne), la Haine s’attaque au Dieu. Le Dieu est obligé de faire une sortie, il se concentre, se prépare, puis se sépare ; et voilà que le Dieu est double. C’est parce qu’il se dédouble que le monde advient racontait le penseur grec Anaximandre. C’est la raison pour laquelle le monde est tragique et ambivalent : ce qui le structure, c’est ce mélange d’amour et de haine qui fait que tout est dialectique et que rien ne se conclut jamais, parce que c’est de la lutte et du combat que naît toute chose. La naissance du monde est séparation.

Gilets jaunes et CRS

Mais voilà qu’aujourd’hui, vingt cinq siècles plus tard, le cercle se referme. Le Dieu sphérique veut tout rejouer. Il veut revivre sa complétude pour que tout redevienne tranquille. Et pour cela, il lui faut que toute lutte disparaisse. Nul affrontement n’a plus lieu dans les neurocraties autoritaires, il n’y a plus de places pour les luttes, ne reste que l’échange commerçant et la concurrence pacifiée des égaux. C’est l’histoire d’un vieux rêve : celui de faire disparaître dans un chapeau tout ce qui fait l’ordinaire d’une opposition : le débat, les cégétistes, les assos, les corps intermédiaires, les militants, les lanceurs d’alerte, les luttes sociales et l’humanité qui va avec. Pour réaliser ce crime parfait, il est impératif de faire disparaître les corps, mettre tous les gueulards en taule et coincer n’importe quelle forme d’opposition dans des procédures judiciaires interminables. Tout ce qui résiste rentre dans le chapeau, pendant que sur scène, sous les feux de la rampe, l’homme aux dents blanches se charge de faire disparaître n’importe quel lapin en un tour de passe-passe. Tout humain qui rentre dans le chapeau, en ressort entrepreneur de start-up radieux : le miracle s’accomplit, le Dieu sphérique exprime ainsi sa toute-puissance tranquille, le public ne peut qu’applaudir.

Aujourd’hui tout se fissure à nouveau, rien ne tourne plus rond, le Dieu sphérique est obligé de sortir de chez lui. Il y a eu une première alerte. Issue des communes étudiantes du printemps et de la lutte des cheminots, une émeute éclate au pont d’Austerlitz. Elle déclenche le soir du 1er mai 2018 le scandale Benalla. À vouloir transformer sa garde prétorienne en police politique, le roi perd toute crédibilité. La ficelle est trop grosse et la magie n’opère plus. Le roi n’en garde pas moins son petit sourire narquois de Dieu sphérique, si prompte à énerver la foule.

Gilets jaunes et barricades

Et voilà que quelques mois plus tard, après avoir chassé les classes populaires des facs avec le dispositif Parcoursup, (ces étudiants pauvres si promptes à d’enflammer depuis Villon, Abélard et les goliards du Moyen âge), le Dieu-magicien tente un nouveau tour de passe-passe pour sphériser son monde à nouveau. Le Dieu-magicien va maintenant faire surgir l’argent de son chapeau en imposant une taxe écologique aux travailleurs pauvres. Sans être forcément complotiste, chacun cherche maintenant à comprendre où est le trucage. Ne s’agirait-il pas, par hasard, de faire rembourser aux travailleurs-pauvres les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ? (Fin de l’impôt sur la fortune, détaxation de l’exil fiscal et de la Flat-tax, Crédit impôt recherche directement versé sur la compta des entreprises, etc…). Une goutte d’essence enflamme la plaine.

BFM-TV s’ingénie à répéter « -Attention les gauchos ne sont pas invités, c’est une partouze réservée aux Jacquie et Michèle des campagnes, aux complotistes racistes obsédés d’identité nationale ! ». Que faire de ça ? Ne rien faire c’est abdiquer et laisser le terrain à des officines qui commercialisent la simple haine des autres. Alors on y va pour vérifier, histoire de ne pas laisser la rue et la misère aux fachos Par principe, je me méfie des appels à rester chez soi, ils attirent forcément dehors. La question n’est donc de savoir si l’on doit sortir ou pas ce samedi 17 novembre, mais de quelle manière l’on doit sortir, et aussi de se demander ce que cet appel engage à discuter. Même si ça ne va pas être facile de se parler d’une voiture à l’autre.

Manifester contre le prix de l’essence, cela ressemble à une colère de bouseux mal orientée. Mais le vieux Bakounine n’a-t-il pas écrit : « Seuls les individus et seulement un très petit nombre d’individus se laissent déterminer par une idée abstraite et pure. Les millions, les masses ne se laissent entraîner que par la puissance et la logique des faits, ne comprenant et n’envisageant pour la plupart que leurs intérêts immédiats et leur passion du moment », alors pourquoi ne pas aller à la rencontre de ceux qui ne connaissent que de très loin le Dieu sphérique d’Empédocle ?

Pour ne pas venir les mains vides, je fais une banderole, afin de proposer quelque chose d’un peu festif et artistique. Le prince Philippe a annoncé, « mettre un gilet jaune va encore, mais tout bloquer, c’est interdit ! ». Le Grand chambellan Castagnette claironne partout « Et surtout tout doit se faire dans la plus grande légalité ». Résultat nous irons suspendre un grand rideau sur les ponts du périphérique : « Ni Macron, ni fachos, Black Blocage TOTAL du périf ». « -Pouet, poète ! » : quelques automobilistes klaxonnent joyeusement et ralentissent pour lire la pancarte. « TOTAL », ce n’est pas cette multinationale qui ne paie jamais ses impôts ni aucune taxe écologique, cette entreprise qui fait la guerre un peu partout sur la planète et qui fait payer au prix fort ses station-sévices en retour ?

Gilets jaunes Black bloquons tout

Nous rejoignons la place de la Concorde. Un africain immense brandit très haut la banderole du « Black blocage TOTAL ». Elle est très chaleureusement applaudie. Les Jacquie et Michel du grand soir sont effectivement tous là mais pas qu’eux. Ceux qui font du tuning dans des garages de banlieue toute l’année exhibent fièrement des carrosseries rutilantes qu’ils polishent chaque dimanche. Des motards font chauffer la gomme sur l’asphalte, façon concentration Speedway de Daytona Beach… sous l’obélisque de la Concorde. Le vrombissement des Harley énervées, (aux plaques d’immatriculation soigneusement maquillées), rejoint vite les vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré via la rue Royale.

Une quinzaine de CRS tente de s’interposer, une barricade est érigée. Comment nasser le peuple des crevards, tous les larbins des premiers de cordée ? Aux quatre coins de la place, leurs groupes hétéroclites se forment, des centaines de rassemblements s’improvisent partout dans Paris. Les contenir est une tâche impossible. De jeunes flics ont le regard perdu sous les casques, les visières se baissent, puis se relèvent, ne sachant plus que faire. Profitant de l’effet de surprise la foule électrique s’engage dans la rue du Fauboug Saint-Honoré, les motos vrombissent en cortège de tête dans une ambiance incroyablement déter. La foule scande « Paris, debout, soulève toi ». Nous ne sommes plus qu’à 300 mètres de l’Elysée. Comment a-t-on pu arriver jusque là ?

C’est alors que survient un ordre définitivement maladroit. Les mobiles gazent une foule de provinciaux-chanteurs-de-marseillaise complètement stupéfaits de ce qui leur arrive. C’est leur première manifestation, être pris en photo, filmés, fichés, gazés, violenté, ils n’y sont pas habitués. Ça les rend fous. C’est ce que dit cette jeune fille qui est venue de la côte d’azur avec ses parents, électeurs de Macron, parce que selon eux, « -C’est à Paris que tout se passe ». Ils ne comprennent pas, et n’ont plus que leurs yeux rougis par les gaz pour pleurer de rage. Ils croyaient la police amie. Ils croyaient qu’on a quand même « le droit de manifester en démocratie quand on paie des impôts ». Un monsieur âgé en vélo veut protéger sa hanche de titane, il confie à la cantonnade « -il faudrait qu’il y ait les casseurs, ils feraient moins les malins avec toutes ces vitrines ». Et si la foule recule, ce n’est pas à cause des gaz ni de la police en sous-effectif (car occupée ailleurs), mais c’est par pur calcul politique. Un monsieur rondouillard l’exprime ainsi : « -Premier avertissement, mais attention à la semaine prochaine ». La plupart découvrent ce que c’est que de manifester dans la sphère marchande quand règne le Dieu Rond et que rien ne tourne plus rond.

Gilets jaunes manif rue

Aurions-nous affaire à un troupeau de racistes ou aux émeutes des ligues de février 1934 ? Oui mais comment expliquer que les quartiers soient descendus sur Paname pour l’occasion, sans parler des autonomes qui se mêlent en nombre à la foule. Les gilets jaunes, contrairement à ce que raconte le géographe Christophe Guilluy, ce n’est pas simplement le petit peuple des campagnes contre celui des villes, c’est le peuple de tous les larbins qui en ont marre. Loosers des villes, des campagnes et des quartiers réunis convergent dans la même rage : tous perdants des tours de passe-passe d’un porn-capitalism obscène et global.

Et si « Gilles est jaune », c’est parce que le « Gille », est le personnage le plus célèbre du carnaval de Binche en Belgique. Le Carnaval est un rituel de rupture, qui manifeste, comme l’ont constaté nombre d’historiens de la culture populaire médiévale, une intense dimension subversive. Le Gille représentait dans la Belgique des années 1795 la figure de la révolte contre le régime politique français du Directoire. Ce dernier voulait simplement interdire dès cette époque « le port du masque » (sic). Que penser de cette mascarade des « Manu la sens-tu ? » ? Certaines personnalités se dédoublent quand elles sont au volant de leur voiture parce que c’est le dernier habitacle qui les protège des maltraitances du monde extérieur. D’où la violence des réactions au volant dans les époques de hard capitalisme. Ce qui nous mène à cette réflexion emblématique et pleine de sens d’un journaliste de BFM-TV (qui a pris en direct ce soir de fête un œuf sur la tête) : « Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes ». « Gille-le-Niais » est également dénommé « le Guilleret », parce qu’il manifeste sa gaieté de manière un peu fracassante sur la scène du carnaval ; en s’autonomisant le peuple rabelaisien des gilets jaunes va-t-il rejoindre l’enjoyement des multitudes de gilets noirs ?

Olivier Long (à l'origine publié dans lundimatin)

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23 novembre 2018

Rien à mendier, tout à prendre !

Rien à mendier, tout à prendre

Rien à mendier, tout à prendre !

20 novembre 2018

DijoncterInfo

DisjoncterInfo

 DijoncterInfo

13 novembre 2018

BLACK LINES. Artistes au service des luttes !

BLACK LINES. Artistes au service des luttes.

interview et montage vidéo de Association Polyvalence (2018)

12 novembre 2018

Bure Bure Bure Info

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12 novembre 2018

Bure : soutenir une oeuvre de "malfaisance"

Faire un don à la caisse de solidarité CACENDR pour les procès et les malfaiteurs-trices de Bure

Bure, nous abattons des murs

Bonjour à toutes et à tous,

Tout d'abord un grand merci pour votre généreuse solidarité depuis tant d'années en ce qui concerne les soutiens de longue date de notre association Cacendr et à vous qui, plus récemment, nous avez apporté votre aide financière pour faire face aux frais entraînés par l'opération du 20 juin 2018 avec sa série de perquisitions, de gardes à vues, de convocations...

Que se passe-t-il depuis juin ?
Comme vous avez pu le constater récemment dans quelques médias, la répression continue de manière exacerbée à Bure qui nous semble être devenu un nouveau laboratoire répressif pour asphyxier physiquement, moralement et financièrement les opposant-es :

BURE : Il est jugé sans être averti de son procès

Plus de 150 organisations maintenant ont signé un appel "à une réaction massive face à la criminalisation de la lutte contre Cigéo à Bure" :

Tribune des associations, collectifs et habitant-es en lutte contre la poubelle nucléaire CIGEO,

Depuis juin, nous tentons de nous ré-organiser, de retrouver des espaces où militer collectivement : il nous est difficile de nous réunir car ce sont, à présent, 10 personnes, dont 7 sont mises en examen, qui sont concernées par l'interdiction de se parler : l'obligation du contrôle judiciaire de "s"abstenir de rentrer en relation". Comme il est dit dans ce texte : nos amitiés militantes sont criminalisées sous la forme de l'accusation fourre-tout "association de malfaiteurs".

La répression sur place à Bure et dans ses environs par une présence constante et importante du dispositif de gendarmerie, dont une base est installée au sein même du laboratoire de l'Andra, continue, provoque, harcèle et amène à des procès pour un oui et surtout pour un non.

Et la lutte ?
Nous ne lâchons rien ! Nous sommes des militant.es contre le nucléaire (et son monde) et nous savons qu'en ce moment, plus que jamais, si le monstre abat sa répression ainsi sur nous, c'est bien parce que la logique sécuritaire des États les amène à vouloir régler les problèmes par la force - misère, migration, exploitation salariale, opposition politique - et également parce que l'industrie atomique est à l'agonie - en grande perte de vitesse au niveau international, le nucléaire est devenu obsolète, has-been.

Il n'y a que la France pour continuer à le développer, soutenu par un gouvernement pro-nucléaire, tête baissée et bornée, qui essaye de passer en force la poursuite du programme nucléaire français (civil et militaire) pour les 30 années à venir, et, par conséquent, imposer la réalisation de Cigéo.

Notre combat ne s'arrête donc pas : nous appelons à boycotter le nouveau faux-débat public qui aura lieu en 2019 concernant le PNGMDR ( = au choix Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs ou Persévérer à Nuire en Générant des Merdiers Radioactifs) et à organiser des actions de boycott et des débats nous-même dans nos rues, dans nos associations, dans nos familles !

Et face à la répression ?
Pendant ce temps, les personnes prévenues agissent contre la répression, notamment dans le cadre de l'instruction :

- elles ont fait appel de leur contrôle judiciaire : rejeté le 22 août, alors elles se sont pourvus en cassation : audience le 14 novembre.

- elles ont demandé la copie de leur dossier des milliers de fichiers (!) qu'elles ne peuvent consulter qu'au cabinet de leurs avocat.es : copie refusée le 2 octobre. L'appel est en cours.

- elles ont donc fait des aller/retour vers Paris/Lille (où exercent leur avocat.es) pour consulter et commencer à étudier ce dossier faramineux d'élucubrations policières et judiciaires en tout genre.

- leur 7 avocat.es ont commencé à travailler sur les nullités qu'il faut avoir purgées avant décembre (c'est-à-dire pour faire simple, soulever toutes les fautes de procédure qu'il pourrait y avoir dans le dossier).

- d'autres avocat.es pourraient encore les rejoindre tant la tâche est colossale et le dossier symbolique et symptomatique de la répression à l'égard des opposant.es politiques à ce gouvernement et son monde nucléarisé.

Côté finance, en ce qui concerne l'instruction, nous avons déjà versé plus de 4 000 € à nos avocat.es, bientôt vont venir les frais du pourvoi en cassation, c'est-à-dire plusieurs milliers d'euros.

Et nous ne sommes qu'au début de l'instruction...

C'est pourquoi, nous relançons un appel à votre générosité pour soutenir la caisse anti-rep qui est donc gérée, bénévolement, par Cacendr. Cet argent servira pour l'instruction mais également pour financer les avocat.es de tous les autres procès en cours à Bure, comme à soutenir celles et ceux de nos camarades déjà derrière les barreaux de la répression...

Heureusement, l’État nucléaire et policier possède un pouvoir en partie limité par son organisation fortement hiérarchisée et bureaucratique avec ses contradictions internes, ses erreurs (qui peuvent aussi être en notre faveur), ses lenteurs... mais il ne tombera certainement pas tout seul.

Face à la répression, tous vos gestes de solidarité financière ou par un simple message, un rassemblement, la poursuite de la lutte en rejoignant un comité de soutien nous apportent chaleur, joie, force et courage :

MERCI !

Pour collecter, pour nous soutenir, pour lutter avec force, rage et joie, continuons d'organiser des bals, concerts et autres guinguettes de malfaiteurs et malfaitrices : dansons contre la répression !

Pour voir l'article sur sa page d'origine, c'est  ICI !

12 novembre 2018

Pour une journée de résistance simultanée

POUR UNE JOURNÉE DE RÉSISTANCE SIMULTANÉE, SANS FRONTIÈRES, LE 10 DÉCEMBRE 2018,
CONTRE LE DURCISSEMENT DU CAPITALISME ET DE LA SOCIÉTÉ AUTORITAIRE

Partout dans le monde, au prétexte de la dette des États, le pouvoir ne cesse d’accroitre les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et de détruire la planète.

Partout dans le monde, ce recul de nos droits et ce saccage de la vie s’accompagnent d’une amplification de la surveillance et de la répression contre tous ceux qui s’y opposent.

Partout dans le monde, le pouvoir tente de diviser pour mieux régner en détournant la colère sur le dos des migrants qu’il fait passer pour les principaux responsables du malheur des opprimés.

Partout dans le monde, le fascisme ne cesse de monter, stade ultime du capitalisme, paroxysme de la société autoritaire, prêt à éliminer ses opposants et tous ceux qui lui déplaisent.

Partout dans le monde, le pouvoir se prétend légitime au prétexte, d’une part, de lois qu’il écrit lui-même pour conserver et renforcer sa position, et, d’autre part, d’élections périodiques qui n’ont rien de démocratiques puisqu’elles sont le produit de la fabrique de l’opinion par les médias de masse qui appartiennent à la classe dominante.

Partout dans le monde, le pouvoir usurpe sa position et nous vole nos vies.

À la différence des classes opprimées du 19ème siècle, au temps où elles commencèrent à s’organiser au niveau international et à se révolter, nous sommes aujourd’hui face à deux problèmes nouveaux qui s’ajoutent aux précédents : la course contre la montre technologique face à un pouvoir qui ne cesser de se renforcer grâce à de nouveaux moyens de surveillance et de répression, ce qui rappelle les œuvres prophétiques de Orwell et de Huxley, et la course contre la montre écologique face à un capitalisme qui, en plus de nous exploiter, arrive maintenant à un stade où la destruction de la Terre sera bientôt irréversible.

Nous ne pouvons donc plus attendre. Nous ne pouvons plus nous contenter de lutter chacun de notre côté, chacun à l’intérieur de nos frontières, chacun dans le cadre de nos luttes spécifiques sur toutes sortes de sujets, chacun avec nos différentes façons de penser et d’agir.

Il devient urgent de faire converger nos résistances, un jour par mois, à compter du 10 décembre 2018 et, par la suite, tous les 10 de chaque mois, en même temps, partout dans le monde, parallèlement à nos luttes locales quotidiennes.

Nous proposons un jour par mois d’actions simultanées contre le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire. Un jour par mois pour rappeler partout que cette lutte est globale. Un jour par mois pour évoquer l’urgence de nous mobiliser partout et d’en finir avec le pouvoir et l’exploitation. Un jour par mois pour entrer dans un compte à rebours, reprendre confiance en nous, devenir plus nombreux, et préparer ensemble la fin de la société autoritaire et du capitalisme.

Le 10 de chaque mois est le premier jour à deux chiffres, comme un changement d’ère, d’époque, de maturité. Car nous devons sortir de la préhistoire politique et économique de l’humanité avant qu’il ne soit trop tard.
Parmi nous, pas de chef, pas de responsable, pas de direction syndicale, pas de bureau d’un parti, pas d’homme providentiel, pas de d’avant-garde éclairée : nous proposons uniquement et simplement un jour de convergence globale par mois, mais nous ne voulons en rien diriger ni coordonner quoi que ce soit. Juste donner une impulsion de départ, avec ce texte et les actes qui vont s’ensuivre.

Nous ne proposons pas non plus une marche à suivre, une façon de faire, un cadre précis à nos actes ce jour-là : à chacun de lutter comme il l’entend là où il se trouve et de cibler ce qui lui semble important. Descendre dans la rue un même jour, partout dans le monde, est déjà quelque chose d’important, ne serait-ce que pour parler et préparer la suite en occupant des places, des terres, des usines, et plus, beaucoup plus, si certains le souhaitent.

À chacun d’imaginer sa façon de résister ce jour-là et de la faire savoir, éventuellement avec des photos ou des vidéos, à travers nos médias libres et autogérés partout dans le monde, comme les indymedia, par exemple.
À chacun de traduire dans d’autres langues ce message et de le propager, sur Internet et jusque sur les murs des villes, pour que chaque 10 du mois, nous soyons toujours plus nombreux et plus déterminés.

Personne ne nous libérera que nous-mêmes : c’est à nous de prendre au plus tôt nos vies en mains.
Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire.


Des anarchistes, libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes et anti-autoritaires de plusieurs régions du monde (Grèce, France, Argentine, Espagne, Algérie, Italie, Mexique, Belgique, Canada, Allemagne…)

12 novembre 2018

Appel à soutien

INFO ET APPEL À SOUTIEN
APRÈS NOTRE LOURDE CONDAMNATION

Appel à soutien Yannis et Jean-Jacques

Encore un grand merci pour votre soutien durant le procès insensé que nous ont intenté les fascistes de Defend Europe, suite à leur expédition anti-migrants à bord du navire C-Star en été 2017. Grâce à vous, notre comité de soutien a pu prendre en charge l'essentiel des frais de Justice en première puis en deuxième instance.

Malheureusement, le jugement du procès en appel vient de tomber comme une enclume : nous sommes lourdement condamnés, tous les deux, et ce, pour tous les chefs d’accusation ! Tous les détails sont ici :
http://blogyy.net/2018/11/05/appel-a-soutien-pour-se-pourvoir-en-cassation/

Outre 4 mois de prison avec sursis pour Jean-Jacques (complètement démesurés), nous sommes tous deux condamnés à payer près de 10 000 euros (en plus des frais de Justice des deux procès).

Dans ce contexte, nos moyens personnels étant très modestes, nous avons tout d'abord pensé impossible d'assumer de surcroît un pourvoi en cassation.

En effet, l'ensemble des frais pour partir en cassation s'élèvent également à 10 000 euros (pour tous les deux), alors que nous n'avons pas d'argent et que nous allons devoir trimer et vendre des babioles pour payer nos condamnations.

Cependant, ces derniers jours, notre comité de soutien et nos camarades du collectif Defend Mediterranea (qui a réussi à mettre en échec l'expédition Defend Europe en Méditerranée, avec d'autres) nous ont convaincu de nous pourvoir en cassation en faisant le pari que votre solidarité sera à nouveau au rendez-vous pour cette dernière manche.

C'est pourquoi vous trouverez ci-dessous les coordonnées bancaires de notre comité de soutien pour participer (par chèque, virement ou pot commun), si vous voulez nous soutenir dans cette ultime épreuve (encore merci à nos mandataires financiers Annick et Éric Sirvin avec le soutien technique de l'association Cercle des poètes tarnais, sans oublier Maud et Sandrine).

POURQUOI TENTER DE GAGNER
EN CASSATION EST-IL SI IMPORTANT ?

L’enjeu principal, ce n’est pas notre honneur, ni l’annulation des sommes à verser à nos ennemis.

L'enjeu principal, c’est l’idée qu’on se fait, vous et nous, de la vérité et de la justice. Notre procès en appel a été honteux, sur le fond comme sur la forme, au point que, de l'avis de tous, Yannis a été privé du droit de se défendre équitablement :
http://blogyy.net/2018/09/17/un-proces-bizarre-et-un-verdict-qui-sera-rendu-le-22-octobre/​

Ensuite, il est impensable de laisser le moindre bout de terrain à ces énergumènes, même au sein de ces palais de marbre dans lesquels on ne se sent pas franchement à notre place. En rester là, ce serait admettre qu’on puisse inverser les rôles, alors que c’est inadmissible : ce sont eux qui ont formenté le projet sordide d’empêcher le sauvetage d’adultes et d’enfants en danger de mort en Méditerranée, pas nous ! Ce procès est complètement kafkaïen !

Pour finir, si la condamnation de Yannis pour le qualificatif « nazi » (l'un des chefs d'accusation le concernant) se confirmait, c’est-à-dire sans cassation, cela ferait jurisprudence dans d’autres affaires en cours ou à venir. C’est donc aussi pour d’autres personnes concernées que nous devons contre-attaquer, en espérant parvenir à couvrir les frais.

Nous faisons donc appel à votre solidarité, une dernière fois, dans notre bras de fer judiciaire contre ces dirigeants fascistes.

TROIS FAÇONS POSSIBLES
POUR NOUS SOUTENIR

1 - participer au pot commun sur le site dédié : https://www.lepotcommun.fr/pot/hvfshv5n

2 - envoyer un chèque à l’ordre du Cercle des poètes tarnais (ne rien ajouter sur l’ordre) à l’adresse suivante : ANEPOS, Solidarité avec Yannis et Jean-Jacques, BP 10, 81540 SORÈZE

3 - faire un virement au Cercle des poètes tarnais en mentionnant Solidarité avec Yannis et Jean-Jacques dans le libellé.
IBAN : FR48 2004 1010 1606 9098 3K03 727
BIC : PSSTFRPPTOU

Une pensée également pour les 7 de Briançon qui seront en procès à Gap ce 8 novembre, pour Cédric Herrou et pour les autres poursuivis présents ou futurs.

On ne baisse pas les bras !

Solidairement,

Yannis et Jean-Jacques

CQFD : en cas de surplus, le solde serait évidemment reversé à des associations d’aide aux migrants et réfugiés.

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