Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
politique
7 juin 2017

COMMUNIQUÉ CONCERNANT DES ARRESTATIONS POLITIQUES DANS RENNES

COMMUNIQUÉ CONCERNANT DES ARRESTATIONS POLITIQUES DANS RENNES

6 juin 2017

Des arrestations politiques d’une très grande violence ont eu lieu dans plusieurs appartements, à Rennes, au matin du 30 mai dernier. Depuis, cinq militants politiques, qui ont refusé la comparution immédiate, sont en détention.

Nous, Pontcerq, faisons ce communiqué, ce mardi 6 juin, et relayons cette information autour de nous : pour la raison que ces arrestations ont eu lieu dans un silence presque total dans les médias.

Les journaux sont occupés ailleurs. Ou alors : on ne sait plus très bien situer, après bientôt deux ans d’état d’urgence et des milliers de perquisitions, ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. (On le sait pour la Turquie, la Russie, les autres pays.)

De telles opérations de police ciblées, précises, ne peuvent avoir été pensées et décidées qu’en haut lieu. Elles poursuivent un but évident : briser des groupes de résistance politique.

Les groupes auxquels on s’en prend aujourd’hui se sont battus par exemple contre la loi « travail » au printemps 2016. En les éliminant on ne cherche même pas à les punir : on les empêche préventivement de s’opposer à ce qui va venir1.

Ce qui se passe maintenant n’est plus seulement un spectacle écœurant d’intimidation : c’est réellement que quelque chose est en train, sous nos yeux, d'être expulsé, détruit, liquidé – de manière très décidée et froidement commandée, sous l’action de brigades policières : la possibilité d’une résistance politique.

Plusieurs de ces militants faisaient vivre à Rennes la Maison de la grève.

Nous déclarons notre soutien aux cinq personnes détenues, à leurs proches, à leurs camarades, à tous ceux de leur camp. Ainsi qu’à toutes les autres victimes, à Rennes et ailleurs en France, des méthodes ultra-violentes d’intimidation, d’incarcération politique2.

Nous sommes de leur camp contre un pouvoir aussi foncièrement policier, aussi foncièrement anti-politique.

Pontcerq,
Rennes, le 6 juin 2017
(Au cours de l’état d’urgence, en France, pour la cinquième fois prolongé)


1 - Un nouveau président de la République (Emmanuel Macron) a été récemment élu. On sait les réformes dont il a l’intention, en particulier dans ce domaine du code du travail.

2 - Le préfet de région, qui s’est occupé de la répression des mouvements politiques à Rennes jusqu’au printemps 2016 (Patrick Strzoda), a été nommé depuis Chef de cabinet du président de la République Emmanuel Macron ; il est passé entre-temps par le ministère de l’Intérieur. Les priorités policières du nouveau pouvoir sont évidentes. Certains « foyers » doivent être liquidés « avant l’été » (des réformes viennent).

Nota bene :
La violence de l’opération de police a été racontée dans lundimatin (revue en ligne). Les raisons alléguées par la police pour l’arrestation des sept personnes le mardi 30 mai ont été exposées dans lundimatin : ces raisons ne sont pas tenables. Il est imprudent – objectera-t-on – de s’en tenir à ce que dit lundimatin, aux seuls dires de lundimatin : mais aucun autre média n’a parlé. Que d’autres enquêtent aussi, s’ils peuvent… Dans un cas comme celui-là, tellement violent, la preuve est bien à faire de l’autre côté ; du côté de ceux qui ont tiré les armes, et qui continuent à les tirer.

Publicité
4 juin 2017

Banalités de base n°1, version revue et corrigée par la Comité

Banalité de base, couv

Banalités de base, 1/3, de Léolo, revu et corrigé par l'ensemble du Comité A.E.C.

Pour télécharger le PDF, cliquez sur l'image de la couverture.

Ne pas hésiter à faire tourner

6 février 2017

Bulletin théorico-informationnel du comité A.E.C. - n°01

Revue l'écoeurement n°01 - page 1

Revue l'écoeurement n°01 page 2 finale

En PDF ici !

12 avril 2014

Note sur la suppression générale des partis politiques

Note sur la suppression générale des partis politiques (1950)

Notes sur la suppression générale des partis politiques, de Simone Weil, 1950 (écrit en 1940).

Extrait n°1 : L'idée de parti n'entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C'était d'abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma. C'est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.

Extrait n°2 : S'il y a eu en 1789 une certaine expression de la volonté générale, bien qu'on eût adopté le système représentatif faute de savoir en imaginer un autre, c'est qu'il y avait eu bien autre chose que des élections. Tout ce qu'il y avait de vivant à travers tout le pays - et le pays débordait alors de vie - avait cherché à exprimer une pensée par l'organe des cahiers de revendications.

Extrait n°3 : Mais aucune quantité finie de pouvoir ne peut jamais être en fait regardée comme suffisante, surtout une fois obtenue. Le parti se trouve en fait, par l'effet de l'absence de pensée, dans un état continuel d'impuissance qu'il attribue toujours à l'insuffisance du pouvoir dont il dispose. Serait-il maître absolu du pays, les nécessités internationales imposent des limites étroites.

Extrait n°4 : C'est en désirant la vérité à vide et sans tenter d'en deviner d'avance le contenu qu'on reçoit la lumière. C'est là tout le mécanisme de l'attention.

Extrait n°5 : Presque partout - et même souvent pour des problèmes purement techniques - l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'obligation de la pensée. C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

19 décembre 2013

AEC et cuisine

La pune

L'immense violence dirigée à l’encontre du vivant n'est pas affaire d'opinion. Elle est effective. Que l'on croit ne pas prendre part à la guerre de notre temps est même sans importance : elle en veut à l’intensité de l’existence de chacun, et n’épargne pas les neutres.

En ceci, la cuisine n'est pas non plus une affaire d'opinion. C'est une question de qualité. La table est une barricade tout comme elle est une taverne de l’amitié. Sur son terrain se joue la bataille de l’autonomie. Celle de notre équilibre (au cas où certains doutent encore de la tendre relation qui lie notre alimentation et notre puissance de vie), de la conversation bouillonnante, de la Pune inaltérable, et du politique qui s’y élabore nécessairement – par la simple existence d’un assaisonnement de haut goût dans les assiettes.

Cuisiner, c’est parler. Manger, c’est partager, c’est aimer. L’art culinaire, comme toute autre parole authentique, nous est peu à peu retirée pour laisser place à la tiède alimentation falsifiée. Mais les écœurés que nous sommes n’ignorent pas que le tiède se vomit. La cuisine présentée ici est irréconciliable avec le camp de la mort, et provient du jardin inviolable où nous nous tenons, qui abrite les saveurs franches, l’insoumission radicale du savoir-faire et surtout de son don. Sur tout cela, je n’abdique pas.

 

Le ViandierLe Viandier

 

_______________________________________

NB : dans les recettes à suivre :

-       -  par « froid » nous entendons réfrigérateur, par « grand froid » congélateur ;

-       -  le temps de réalisation n’est pas indiqué, ne se soumettant à aucune autre Tyrannie de l’horloge que celle de la cuisson de nos aliments – ou tout aussi bien de leur épanouissement. Prenez le temps d’aimer, devenez oisifs et désœuvrés ;

-  -   -  les recettes ne mentionnent à aucun point le moment d’assaisonner : il s’agit avant tout de goûter les différents éléments au fur et à mesure de leur élaboration et d’assaisonner en conséquence, tout en anticipant la suite de la recette (exemples : lorsqu’une sauce va réduire, il est préférable de la sous-assaisonner légèrement, car elle va se concentrer en sel ; si l’on incorpore un jus de cuisson de coquillages, le salage se fera après son ajout car il apportera une dose importante de sel …).

Publicité
12 décembre 2013

AE et Cuisine

La pune

L'immense violence dirigée à l’encontre du vivant n'est pas affaire d'opinion. Elle est effective. Que l'on croit ne pas prendre part à la guerre de notre temps est même sans importance : elle en veut à l’intensité de l’existence de chacun, et n’épargne pas les neutres.

En ceci, la cuisine n'est pas non plus une affaire d'opinion. C'est une question de qualité. La table est une barricade tout comme elle est une taverne de l’amitié. Sur son terrain se joue la bataille de l’autonomie. Celle de notre équilibre (au cas où certains doutent encore de la tendre relation qui lie notre alimentation et notre puissance de vie), de la conversation bouillonnante, de la Pune inaltérable, et du politique qui s’y élabore nécessairement – par la simple existence d’un assaisonnement de haut goût dans les assiettes.

Cuisiner, c’est parler. Manger, c’est partager, c’est aimer. L’art culinaire, comme toute autre parole authentique, nous est peu à peu retirée pour laisser place à la tiède alimentation falsifiée. Mais les écœurés que nous sommes n’ignorent pas que le tiède se vomit. La cuisine présentée ici est irréconciliable avec le camp de la mort, et provient du jardin inviolable où nous nous tenons, qui abrite les saveurs franches, l’insoumission radicale du savoir-faire et surtout de son don. Sur tout cela, je n’abdique pas.

 

Le ViandierLe Viandier

 

_______________________________________

NB : dans les recettes à suivre :

-       par « froid » nous entendons réfrigérateur, par « grand froid » congélateur ;

-       -  le temps de réalisation n’est pas indiqué, ne se soumettant à aucune autre Tyrannie de l’horloge que celle de la cuisson de nos aliments – ou tout aussi bien de leur épanouissement. Prenez le temps d’aimer, devenez oisifs et désœuvrés ;

-  -   -  les recettes ne mentionnent à aucun point le moment d’assaisonner : il s’agit avant tout de goûter les différents éléments au fur et à mesure de leur élaboration et d’assaisonner en conséquence, tout en anticipant la suite de la recette (exemples : lorsqu’une sauce va réduire, il est préférable de la sous-assaisonner légèrement, car elle va se concentrer en sel ; si l’on incorpore un jus de cuisson de coquillages, le salage se fera après son ajout car il apportera une dose importante de sel …).

23 octobre 2013

Contributions à la guerre en cours

Contributions à la guerre en cours (2009-2001)

Contributions à la guerre en cours, Tiqqun, éditions La fabrique, (réunion de textes déjà parus en 2001 dans la revue Tiqqun n°2)

Extrait n°1 : La communauté ne désigne jamais un ensemble de corps conçus indépendamment de leur monde, mais une certaine nature des rapports entre ces corps et de ces corps avec leur monde.

Extrait n°2 : Chaque corps, pour devenir sujet politique au sein de l'État moderne, doit passer à l'usinage qui le fera tel : il doit commencer par laisser de côté ses passions, imprésentables, ses goûts, dérisoires, ses penchants, contingents, et il doit se doter en lieu et place de cela d'intérêts, eux certes plus présentables, et même représentables. Ainsi donc, chaque corps pour devenir sujet politique doit-il procéder à son autocastration en sujet économique. Idéalement, le sujet politique se sera alors réduit à une pure voix.

Extrait n°3 : A chaque instant de son existence, la police rappelle à l'État la violence, la trivialité et l'obscurité de son origine.

Extrait n°4 : L'Empire ne conçoit pas la guerre civile comme un affront fait à sa majesté, comme un défi à sa toute-puissance, mais simplement comme un risque. Ainsi s'explique la contre-révolution préventive que l'Empire n'a de cesse de livrer à tout ce qui pourrait occasionner des trous dans le tissu biopolitique continu. A la différence de l'État moderne, l'Empire ne nie pas l'existence de la guerre civile, il la gère.

Extrait n°5 : Sous l'Empire, les formes classiques du capitalisme se survivent, mais comme formes vides, comme purs véhicules au service du maintien des dispositifs. Leur rémanence ne doit pas nous leurrer : elles ne reposent plus en elles-mêmes, elles sont devenues fonction d'autre chose. DÉSORMAIS, LE MOMENT POLITIQUE DOMINE LE MOMENT ÉCONOMIQUE. L'enjeu suprême n'est plus l'extraction de plus-value, mais le Contrôle.

21 octobre 2013

De la guerre

De la guerre (1832)De la guerre, de Carl von Clausewitz, 1832.

Extrait n°1 : On ne s'engage jamais dans l'action qu'en présumant que, si la bataille doit avoir lieu, elle sera favorable.

Extrait n°2 : Le dessein positif est absent de la simple résistance, nous n'y utilisons nos forces que pour contrecarrer les desseins de l'adversaire, et nous ne pouvons donc les diriger vers d'autres objectifs.

Extrait n°3 : La vertu guerrière est l'apanage de la seule armée régulière, c'est elle qui en a le plus besoin. Dans les insurrections et les guerres populaires, les qualités naturelles se développent rapidement pour la remplacer.

Extrait n°4 : La bataille est donc la guerre en concentré, le centre de gravité de l'ensemble du conflit ou de la campagne. Comme le point focal d'un miroir concave fait converger les rayons du soleil en un point parfait qui les porte à l'incandescence maximale, toutes les forces et toutes les tendances de la guerre se réunissent dans la bataille pour exercer la force la plus concentrée.

Extrait n°5 : La guerre populaire telle que nous la concevons, pareille à une nuée, à un brouillard, ne doit jamais se matérialiser en un corps compact, de peur que l'ennemi ne s'attaque à ce noyau dur, ne le détruise et capture un grand nombre d'insurgés. Dans ce cas, le courage s'effondre, chacun se prend à croire que tout est fini, que tout nouvel effort sera vain - le peuple relâche les armes. Par contre, il est nécessaire que cette nuée s'épaississe en certains points et se matérialise en groupes plus denses, pour constituer une orageuse menace d'où peut jaillir un puissant éclair. Ces points sont en particulier situés aux extrémités du théâtre de guerre de l'ennemi.

21 octobre 2013

Du trop de réalité

Du trop de réalité (2000)Du trop de réalité, de Annie Le Brun, 2000.

Extrait n°1 : Car c'est le trop de réalité qui engendre cette "réalité virtuelle" destinée à englober toute réalité, dans la mesure où "il s'agit d'un système dans lequel la réalité même (c'est-à-dire l'existence matérielle/symbolique des gens) est entièrement captée, immergée, dans un cadre d'images vituelles, dans un univers de simulacres, dans lequel les apparences ne se situent pas seulement sur l'écran où l'expérience est communiquée, mais deviennent l'expérience même".

Extrait n°2 : Quant aux exceptions, il paraît bien difficile d'en trouver dans un temps où il n'est plus d'intellectuel à pouvoir même concevoir l'honneur de refuser le Légion d'honneur.

Extrait n°3 : Quant aux artistes - dont il n'y a pas grand-chose à attendre depuis que Jacques Vaché en a tranché en 1917 : "Nous n'aimons ni l'art, ni les artistes" -, on ne sait pas ce qui les aurait empêchés de rejoindre cette domesticité culturelle. Sinon, on ne verrait pas prétendre à ce titre une pléthore de travailleurs culturels censés produire l'art de ce temps, au rythme des bourses et subventions que tous les Etats du monde leur accordent généreusement.

Extrait n°4 : Sur ce point, comme sur tant d'autres aujourd'hui, l'université donna le ton - ce qui, soit dit en passant, confirmait l'analyse de "Unabomber" pour qui les universitaires sont les meilleurs agents de la société qu'ils prétendent critiquer. En effet, tous les professeurs d'université, sollicités par la police pour évaluer le texte dont on cherchait à arrêter l'auteur, furent unanimes : non seulement ce texte ne répondait pas aux critères universitaires mais son auteur n'était pas des leurs.

21 octobre 2013

Le Socialisme sans le Progès (The Root is Man)

Le socialisme sans le progrès (1946)

Le Socialisme sans le Progrès, (Titre original : "The Root is Man"), de Dwight Macdonald, 1946, traduit de l'anglais par Célia Izoard, 2011.

Extrait n°1 : Entre la révolution française de 1789 et l'année 1928, les termes "droite" et "gauche" permettaient de décrire le paysage politique de façon appropriée. Mais en 1928 s'opéra un tournant qui déplaça les termes de la lutte pour l'émancipation humaine - certes, il était en préparation depuis plus longtemps, mais l'année 1928 constitue un point de repère commode. C'est l'incapacité de Trotski à le comprendre qui a donné à son analyse de la "question russe" un caractère de plus en plus irréel ; de même que l'aveuglement durable des libéraux et des socialistes face à cette nouvelle donne explique le caractère pour le moins décalé de leurs positionnements politiques actuels.

Extrait n°2 : L'idée de processus historique, qui était encore il y a un siècle la marque de fabrique de la gauche, est devenue l'argument massue des partisans de l'état des choses actuel.

Extrait n°3 : Nous sommes d'avis qu'il faut adapter la technologie à l'humain même si cela impliquait - ce qui est probable - une régression technologique, au lieu d'exiger des humains qu'ils s'adaptent aux technologies.

Extrait n°4 : Aujourd'hui, le problème fondamental que nous devons affronter, en tant que socialistes, est ce que Georg Lukacs appelle la réification (la "chosification"), un processus que Marx décrit de façon prophétique dans sa théorie de l'aliénation : le fait que l'humain est rendu étranger à sa propre nature par des forces sociales qu'il a lui-même libérées.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Publicité